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ALFREDO YACHE
de l'instantané à l'éternité

Parcours 

Alfredo Yache, né en 1952, vit et crée en Anjou, au cœur de la nature qui l'inspire et l'anime. ​​Depuis plus de trente-cinq ans, Yache explore l’image, naviguant entre photographie et peinture, oscillant entre la capture instantanée et l’inspiration mûrie avec le temps.

Sa démarche, lente et réfléchie, s’enracine dans les mystères des arbres, ces êtres fascinants, à la fois puissants et légers, enracinés et aériens, incarnant le paradoxe entre force et fragilité, matière et vide. « Le plus important dans le dessin d’un arbre, c’est l’air entre les feuilles », disait Matisse. Yache s’imprègne aussi de la magie botanique, où chaque fleur, chaque plante, révèle à ses yeux une sensualité ou une étrangeté quasi cosmique. Pour lui, la nature ne peut se résumer au simple regard de l'objectif ou à la mise en scène figée de la peinture.

En 1990, il bouscule sa relation avec la photographie, son art de prédilection. Lorsqu’il griffe la surface d’un polaroïd avec un stylet, il transforme une simple image photographique en une œuvre unique, où la main de l’artiste impose sa vision, modifiant la représentation figée. Durant plusieurs années, il se consacre à cette transformation, pliant l’instantanéité de la photo à la lenteur contemplative du peintre. Chaque œuvre se concentre sur huit centimètres carrés, ces petites unités se rejoignant ensuite pour former de plus grandes compositions. Chaque élément est une entité à part entière, mais une fois assemblé à d’autres, il devient une pièce d’un tout inédit.

Yache montre alors que ce qui peut sembler insignifiant – une ombre, une nuance de ciel, une tache lumineuse – peut devenir central. L’image éclate en multiples facettes qui se répondent et dialoguent. À l’instar des cubistes ou des impressionnistes, Yache réinvente le regard : les couleurs se disloquent, les lignes se brisent, les perspectives jouent chacune dans leur propre espace.

Pendant dix ans, il s’applique à briser la fugacité de la photographie pour intégrer la dimension du temps, invitant le regard à s’évader au-delà du cadre. Cette quête aboutit aujourd’hui à ce qu’il cherchait : des compositions fragmentées, fruits d’un long cheminement, qu’il décide désormais de révéler.

Ses œuvres naissent d’abord d’un geste photographique, qu’il altère systématiquement avant de le laisser derrière lui au profit du pinceau. Le regard fragmenté devient alors holistique, la matière picturale se charge d’humanité, et la forme, surgissant de la couleur, intègre la lenteur du temps. Une photographie, si belle soit-elle, peut être saisie en quelques secondes ; mais on peut passer des heures devant un Rembrandt : la peinture contient un temps vivant.

Dans ses compositions, chaque élément est peint indépendamment, tandis que ses fragmentations décomposent des ensembles. Dans les deux cas, l’œuvre finale émerge naturellement, existant grâce à l'interaction subtile entre ses composants, chacun jouant sa partition dans cette symphonie visuelle.

Parcours et jalons

Le parcours artistique d'Alfredo Yache s’est enrichi au fil des années avec plusieurs expositions, chacune marquant une étape significative dans l’évolution de son œuvre.

En 1992, il expose ses Polaroïds altérés à la Banque de Neuflize, Schlumberger, Mallet à Paris, où il révèle sa technique singulière de transformation de l’image photographique. Trois ans plus tard, en 1995, il présente Visions du Sud à la Galerie du Conseil départemental du Var, à Toulon, une exploration de la lumière et des paysages du sud de la France. En 1998, son exposition Arborescences à l'Abbaye de Longpont met en lumière sa fascination pour la nature, notamment les arbres et leurs formes organiques.

L’an 2000 marque un tournant avec Ruissellements, une exposition privée à Chanzeaux, où Yache poursuit son travail sur les éléments naturels, en particulier l’eau et son mouvement. En 2004, il présente Fragmentations à l'Atelier de  Tanneron, approfondissant ses recherches sur la décomposition de l’image et l’exploration de nouvelles perspectives.

En 2006, il expose Chemins vers Rome lors d’une exposition privée dans la capitale italienne, poursuivant son dialogue artistique avec la nature et l’histoire. Puis en 2010, il retourne en France avec Botanica à la Bastide des Jourdans, dans le Luberon, où il continue d’explorer les mystères botaniques. Trois ans plus tard, en 2013, il emmène cette même série en Californie, à la Smart Gallery de Sunnyvale, apportant son regard sur la nature à un public international.

De retour à Paris en 2014, Yache expose Errances aux Ateliers Froidevaux, une série plus introspective qui évoque des parcours personnels et des questionnements sur le temps et l’espace. L’année suivante, en 2015, il dévoile Fragments d’arbres, montrant une nouvelle facette de son travail sur les formes végétales.

En 2018, il présente Beyond Forest à Château l’Hermitage en France, une exposition où il pousse encore plus loin sa réflexion sur les forêts, véritables cathédrales naturelles. Enfin, en 2022, avec Cathédrales, exposées à Mouliherne, il réaffirme son lien profond avec la nature et la spiritualité qu’elle incarne.

Dernières parutions Presse

 

5 décembre 2024

UP' Magazine | Arts & Cultures 

"Alfredo Yache ou l’immersion dans l’âme de la nature"

 Alfredo Yache dans son atelier
Alfredo Yache au travail dans son atelier
Alfredo Yache au travail dans son atelier
Alfredo Yache peintre contemporain
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